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Jean Michel GUERINEAU rend hommage aux communistes du Cher morts pour la Libération

Le 7 septembre avait lieu à Bourges, la traditionnelle cérémonie en l’honneur des 150 communistes du Cher morts en déportation, sous la torture, fusillés ou tués dans les combats pour la Libération il y a 65 ans. Au nom des communistes du Cher, Jean Michel GUERINEAU, Vice président du département du Cher et de la région Centre a prononcé une allocution, en présence de plusieurs dizaines de militants et d’élus du PCF.

Commémoration 65ème anniversaire de la Libération Stèle du PCF. 7 septembre

Mesdames, Messieurs, chers amis, chers camarades,

Il y a 65 ans, durant l’été 1944, la France se libérait de 4 années d’occupation nazie. AU printemps suivant, le 8 mai 1945, l’Allemagne hitlérienne capitulait et l’Europe sortait enfin du cauchemar et de la barbarie. Les déportés survivants des camps de la mort, les prisonniers de guerre, les requis du STO pouvaient rentrer en France. Une France exsangue par les sacrifices imposés par les occupants et les traîtres à son service, mais une France qui avait renoué avec la démocratie et la République, qui avait retrouvé sa souveraineté et son indépendance, une France redevenue un pays libre.

Cette France retrouvée, cette Europe libérée de l’oppression, nous les devons à toutes celles et tous ceux qui se sont sacrifiés : aux soldats alliés américains, soviétiques, anglais, canadiens, aux patriotes français qui ont répondu à l’appel du général De Gaulle et constitué les Forces Françaises Libres et à ceux qui ont participé à la Résistance sur le sol national.

Dans le Cher, ils ont payé un lourd tribu : 200 fusillés 699 déportés dont 11 femmes et 46 enfants 420 d’entre eux, ne sont pas revenus !

Comme l’a souligné notre camarade Maurice Renaudat lors de l’hommage aux victimes de la bataille de Saint-Hilaire de Court « La démocratie ou la liberté, on ne se rend pas compte de leur valeur quand on les a. Mais elles coûtent très cher à récupérer quand on les a perdues. » Parmi ces fusillés, ces déportés, parmi ceux qui sont tombés dans les combats de la Libération, nombreux étaient communistes. Parmi d’autres, ils se sont levés contre le fascisme, la barbarie nazie, pour la liberté de notre peuple et lui permettre de construire un monde plus juste, plus humain, plus fraternel.

Car tous rêvaient d’une libération nationale et d’un nouveau progrès social et démocratique. Certains l’ont payé de leur vie ; leurs noms sont sur cette stèle. D’autres nous ont quitté au fil des années. D’autres, enfin, sont parmi nous et témoignent jour après jour de leur engagement, de leur engagement de communiste.

Car, pourquoi le cacher ? Pourquoi le taire ? Les communistes ont été au premier rang des combattants de la liberté, ce que François Mauriac a traduit par ces mots : « La classe ouvrière, seule dans sa masse, est restée fidèle à la France profanée ».

Au-delà de l’hommage que nous devons rendre aujourd’hui à toutes celles et tous ceux qui ont combattu le nazisme - quelles que soient leur religion, leur préférence philosophique ou politique - il nous revient à nous communistes d’aujourd’hui de rappeler ce rôle essentiel tenu par les communistes français pour redonner ses couleurs à la France.

Certes, la légende est tenace qui veut que les communistes ne soient entrés en résistance qu’après l’entrée en guerre de l’Union Soviétique. C’est une injure à tous ces communistes arrêtés, emprisonnés, fusillés pour certains, entre juin 40 et juin 41, pour actes de résistance, confirmés en décembre 40 par le préfet du Cher déclarant que « le PCF dans le Cher est la seule organisation politique faisant preuve d’une activité qui ne soit pas individuelle et isolée ».

Mais la résistance, cela a été aussi le Conseil National de la Résistance et sa création par Jean Moulin le 27 mai 1943. Les communistes se sont battus comme d’autres, avec d’autres, pour l’union de la résistance. La création du CNR le symbolisait mais au-delà, avec l’établissement d’un programme économique, social, politique, le CNR avait le souci de jeter les bases d’une société nouvelle, plus juste, plus solidaire.

La création de la sécurité sociale, une retraite décente, la création d’entreprises publiques performantes, le renforcement des droits des salariés dans l’entreprise, la possibilité donnée à tous les enfants d’accéder au savoir et à la culture quelque soit la situation de fortune des parents, etc... figurent au programme du CNR. Tout cela a été possible dans un pays exsangue et on continue à nous expliquer aujourd’hui que, dans un pays et un monde plus riches, nous aurions moins de moyens pour nous soigner, qu’il faudrait travailler plus longtemps, cotiser plus et avec un salaire bloqué, que nous n’aurions plus les moyens d’avoir des services publics !

Bien sûr, tout cela est faux ! Mais il y a une chose qui est vraie : c’est qu’on ne peut pas assurer un emploi à tout le monde, une assurance maladie égale pour tous, une retraite décente, des services publics de qualité, des salaires corrects si l’on accepte comme seul objectif de préserver ce système capitaliste pour lequel l’Homme n’est considéré que comme un moyen et jamais comme le but. Un système économique dont le seul but est de préserver les marges des grands capitalistes et le rendement des actions. Tout cela obtenu entre autres par des licenciements massifs, des délocalisations ou encore la mise en concurrence massive et mortifère des êtres humains et des peuples entre eux !

La mise à bas de tous ces acquis de la résistance, mais aussi ceux qui ont suivi dans toute une partie du siècle dernier, sonne comme une insulte à l’égard de celles et ceux qui ont redonné sa liberté à la France, à celles et ceux qui l’ont reconstruite.

Nous sommes de ceux qui veulent continuer à porter les messages de la Résistance. Et aujourd’hui, la question fondamentale est bien celle de la répartition des richesses et de leur utilisation. C’est la question clef !

Le choix à faire aujourd’hui, c’est d’avoir la volonté de se donner les moyens d’inverser l’ordre des priorités et des valeurs.

Utopie me direz-vous ? Peut-être mais pas davantage qu’il y a près de 70 ans quand au coeur de la nuit la plus noire, certains se sont efforcés de faire vivre la flamme de l’espoir, de la dignité, de la libération et de la construction d’un monde meilleur.

Alors oui, il faut sans doute avoir un peu d’audace aujourd’hui pour affronter la mondialisation à la sauce capitaliste pour affronter ces prétendues idées et mesures modernes qui ne sont que la resucée des vieilles badernes profitant toujours aux mêmes.

Dans les conditions d’aujourd’hui, je crois surtout qu’il faut tout simplement oser et agir avec tous ceux qui le souhaitent pour inventer, construire, travailler aux conditions du changement progressiste dans la société et le monde d’aujourd’hui !

Malgré ces difficultés, notre combat c’est l’UNION ! Notre vocation, C’EST DE RASSEMBLER !

Ayons confiance

en notre force,

en notre Union,

en nos valeurs de Justice, de Solidarité, de Paix et de Liberté.

C’est comme cela que nous restons et resterons fidèles à ceux que nous honorons aujourd’hui.


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