Actualités socialisme: Pathfinders : en haut des classements pop (2010)

Alors que les délégués de la Cop15 se dérobaient récemment à Copenhague, un aspect assez pertinent des prévisions désastreuses du monde (c’est-à-dire si nous survivons ou non) a à peine été mentionné, à savoir la question de la population mondiale. Cet oubli a été dûment noté par la délégation chinoise (China Daily, 10 décembre) qui, peut-être soucieuse de contrecarrer les critiques occidentales sur sa tactique à Copenhague, a saisi l’occasion pour justifier l’impopulaire et répressive politique de l’enfant unique du pays en la qualifiant de contribution positive aux émissions mondiales. réduction. Le reportage cite une étude menée par Thomas Wire, étudiant de troisième cycle à la London School of Economics : « Chaque dollar dépensé pour la planification familiale de base réduirait les émissions de CO2 de plus d’une tonne, alors qu’il en coûterait 13 dollars pour réduire la déforestation, 24 dollars pour utiliser la technologie éolienne et 51 dollars. pour l’énergie solaire, 93 $ pour l’introduction de voitures hybrides et 131 $ pour les véhicules électriques. De telles recherches renforceront sans aucun doute l’enthousiasme déjà sans précédent de la Chine pour réduire sa population et celle d’autres pays, soit par le contrôle des naissances, soit par le peloton d’exécution.

Il ne fait aucun doute que la croissance démographique dépassera à un moment donné la capacité de charge de la planète. Le monde compte actuellement 6,8 milliards de personnes et si vous visitez le site Web de l’Optimum Population Trust à l’adresse suivante, vous pourrez voir le compteur augmenter au rythme de deux par seconde. David Attenborough, l’un des mécènes de ce trust aux côtés de Jane Goodall, James Lovelock et d’autres notables, partage la même vision apocalyptique (Spécial HorizonBBC1, rediffusé le 5 janvier) dans le rôle de cet autre mécène célèbre et auteur du livre de 1968 La bombe démographiquePaul Ehrlich.

Les socialistes ont souvent critiqué le point de vue d’Ehrlich dans le passé, en particulier ses affirmations, écrites avant l’avènement de la Révolution verte des années 1970, selon lesquelles la population avait déjà dépassé la capacité alimentaire et que des centaines de millions de personnes mourraient de faim. Mais à mesure que les rendements alimentaires ont augmenté, les populations ont augmenté également, et le débat ne va pas disparaître. La population mondiale d’ici 2050 est estimée entre 9,2 et 10,6 milliards d’habitants (l’essentiel de la croissance se produisant dans les pays les moins avancés, tandis que dans les pays développés, on observe une baisse constante des taux de fécondité et de mortalité. La population sera probablement un facteur dans la ressource guerres auxquelles nous pouvons nous attendre au siècle prochain.

Ehrlich, le Trust, et David Attenborough dans le Horizon Les programmes soutiennent tous le même point de vue simple, selon lequel le taux de croissance démographique peut être ralenti ou inversé par seulement deux facteurs, la contraception et l’éducation. Cette vision a l’avantage de ne pas être compliquée par des questions de culture, de politique ou de religion et donc d’être acceptable pour le public le plus large, mais est-elle vraie ? Oui, affirme John Guillebaud, professeur émérite de planification familiale et de santé reproductive à l’University College de Londres, qui soutient que la sagesse conventionnelle, selon laquelle les couples des sociétés les plus pauvres envisagent activement de fonder des familles nombreuses pour compenser la mortalité infantile élevée, pour fournir du travail, et prendre soin de ses parents âgés est une erreur. Selon le professeur Guillebaud, la moitié des grossesses dans le monde sont des conceptions accidentelles plutôt que des polices d’assurance, et la demande de contraception augmente lorsqu’elle est disponible, quels que soient la richesse d’une société ou les taux de survie des enfants : « Les preuves sont claires dans une grande variété de contextes : – malgré l’absence d’augmentation préalable de la richesse par habitant, de la survie des enfants ou d’autres éléments présumés essentiels – la demande de contraception augmente lorsqu’elle devient disponible, accessible et accompagnée d’informations correctes sur son caractère approprié et sa sécurité. (versions/opt.release26Mar09.htm).

On se demande comment le professeur sait que cinquante pour cent de tous les enfants sont des accidents, mais les taux de croissance démographique semblent en effet corrélés à peu près en proportion inverse au taux de contrôle des naissances, si l’on compare les chiffres (voir[DeadLink)[DeadLink)

Cependant, laisser entendre qu’il s’agit simplement d’un « jeu de chiffres » pratique sans dimension éthique ou politique est quelque peu contre-perceptif. L’ONU estime que plus de 200 millions de femmes dans le monde n’ont pas accès à une contraception efficace, mais ce n’est pas nécessairement parce que c’est impossible à obtenir, mais parce que la religion s’y oppose ou que les hommes refusent d’utiliser des contraceptifs. À l’échelle mondiale, ce sont les femmes qui assument la responsabilité. La méthode de contraception numéro un dans le monde est la stérilisation féminine, le DIU vient en deuxième position, la pilule en troisième et l’utilisation du préservatif masculin arrive en quatrième position, et elle est principalement limitée à l’Europe et au Japon. Pendant ce temps, comme chacun le sait, le pape et ses semblables parcourent l’Afrique subsaharienne pour expliquer utilement aux habitants que les préservatifs propagent le SIDA (TimesOnline, 17 mars 2009). Il y a donc au moins des questions de genre et de religion à aborder.

Et mettons les chiffres de la population en perspective. On disait autrefois que l’on pouvait accueillir confortablement la population mondiale sur l’île de Wight. Eh bien, les temps ont changé et un commentateur entreprenant a recalculé ce chiffre pour montrer qu’à partir d’octobre 2007, il faudrait ajouter l’île de Man, ainsi que Jersey et Guernesey (à partir de 2010, il faudrait commencer par les îles écossaises également, mais le principe reste le même : les humains n’occupent pas beaucoup d’espace à eux seuls, c’est ce qu’ils font avec le reste de l’espace qui compte.

Et c’est une question politique, car les pays riches exigent bien plus d’espace et de ressources que les pays pauvres, et les riches bien plus que les pauvres, même au sein des pays riches. L’empreinte des émissions de carbone augmente également au rythme des revenus, et non de la population. Bien que la croissance démographique ne soit clairement pas durable à long terme, elle devient un problème bien pire en raison des disparités de richesse et de consommation provoquées par le capitalisme.