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"Il y a une envie de gauche dans le pays"

Publié le 5 décembre 2010 par PCF Bourges

Thèmes  France, Gauche, Vie du PCF

« Le problème de la gauche est d’être trop réaliste, c’est à dire de trop se plier aux arguments de ceux qui croient être réalistes et qui ne sont en fait que des croyants. Son problème, c’est davantage de manquer d’imagination, d’utopies. On se plie trop aux pseudo-raisons des comptables et du profit.  » C’est par ces mots de l’universitaire Alain Garigou, que Yannick Bedin, secrétaire de la section de Bourges du PCF lançait le débat pour un programme partagé à Bourges, le 3 décembre dernier. Bravant le froid et la neige, près d’une centaine de personnes était venu participer à cette rencontre organisée par le Front de Gauche avec comme invité André Chassaigne. Le député du Puy de Dôme, par son enthousiasme communicatif a très vite réchauffé la salle.

«  Ne déléguons pas aux professionnels de la politique le pouvoir de transformation sociale ; les citoyens doivent se saisir du débat politique pour construire ensemble le projet que la gauche doit porter. Je ressens une envie de gauche dans le pays » a dit en substance et en introduction le député du Puy de Dôme. Il appela au rassemblement large et à ne pas dresser des murs. «  Faisons en sorte que nos propositions deviennent incontournables à gauche et dans tout le pays  ». Pierre Houques, au nom du Parti de Gauche expliqua les raisons de cette initiative commune du PCF et du PG et la volonté de son jeune parti de contribuer à créer les conditions du changement.

Avec près d’une quinzaine d’interventions dans la salle, le débat a été nourri pendant plus de deux heures. Difficile d’en tirer une synthèse tant les sujets étaient divers. Politique internationale et rôle de la France en Afrique, réforme de la fiscalité, salaires maximum, politique de défense, politique énergique, positionnement par rapport au PS, justice et libertés, égalité hommes-femmes, autant de thèmes qui ont fait l’objet de questions ou d’avis.

Jean-Claude Sandrier revint sur la proposition de loi qu’il avait défendu la veille à l’Assemblée pour une fiscalité juste et efficace, au nom du groupe communiste. « Ce sont ceux qui croient le capitalisme moralisable ou réformable qui sont utopistes. Il n’y a pas de solutions autres que le partage des richesses au profit du travail, des salaires, de l’emploi ». Reprenant les mots du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, le député du Cher affirmait que « ce sont les inégalités sociales qui créent la crise ». Pour André Chassaigne« Tous ceux qui se retrouvent dans cette exigence d’une autre répartition des richesses, d’un nouveau mode de développement respectueux de l’homme et de l’environnement, doivent investir l’espace politique du Front de Gauche. ».

En réponse à l’intervention de plusieurs syndicalistes sur la question des nationalisations (des banques, de l’eau...), André Chassaigne comme Jean-Claude Sandrier étaient d’accord avec eux pour parler plutôt d’appropriation publique estimant que le terme « nationalisation » ne portait pas en lui forcément de nouveaux critères de gestion.

Difficile parfois de sortir du questions-réponses entre salle et tribune. La délégation de la parole est parfois prégnante. Elle révèle la difficulté à rendre acteur dans le débat d’idées chacune et chacun. Mais nous ne sommes qu’au début d’un processus et d’une nouvelle méthode de travail. A ce propos, Jean-Claude Sandrier suggéra que chacun se pose en huit à dix points ce qui constituerait son programme et d’en débattre.

Avant le débat, André Chassaigne a passé une heure à la librairie La Poterne. L’occasion de dédicacer son livre Pour une Terre commune et de discuter avec des lecteurs.

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