Accueil du site > Déclarations > Lettre ouverte à Yann Galut

Lettre ouverte à Yann Galut

Publié le 15 mai

Jean-Pierre Planson, ancien secrétaire de l’Union-départementale CGT du Cher, a écrit au député PS Yann Galut concernant la politique menée par le gouvernement et la majorité. Nous publions sa lettre ouverte.

Monsieur le Député,

Je m’adresse à vous pour vous poser cette question simple que se posent beaucoup de salariés : c’est quand le changement ?

Ma lettre sera rendue publique. C’est pour cette raison qu’elle peut vous paraître un peu longue mais il m’a paru nécessaire d’apporter certaines explications pour les gens autres que vous qui liront ce courrier.

Lors de sa campagne électorale à la présidence de la République, le candidat François HOLLANDE annonçait : « le changement c’est maintenant ».

Celui que vous considériez au moment du choix du candidat de votre parti comme celui qui prônait le meilleur programme économique est élu depuis un an. Aujourd’hui, les indicateurs demeurent au rouge avec des conséquences dramatiques pour des millions de salariés.

Lors de nos rencontres, quand j’étais secrétaire général de l’UD et vous avocat, pas encore député vous disiez avoir choisi de « travailler pour les organisations syndicales plutôt que pour les employeurs ». Il m’apparait aujourd’hui qu’en tant que député vous avez clairement pris le parti du patronat.

Quelques exemples :

Un Accord National Interprofessionnel bien mal nommé de « sécurisation de l’emploi » a été signé entre le Medef et 3 organisations syndicales : la CFDT, la CFE-CGC et la CFTC. Je ne me lancerai pas dans une bataille de chiffres, mais j’affirme quand même que considérer ces trois organisations syndicales détenant la majorité face aux organisations qui ont refusé de signer (CGT et Force Ouvrière) est discutable.

Je cite quelques arguments de la CGT :

Le travail coûte ! C’est le discours omniprésent de la période actuelle dans toutes les bouches et dans tous les médias. C’est de cette affirmation patronale et gouvernementale mensongère qu’une négociation a eu lieu pendant 4 mois, aboutissant à la signature d’un accord le 11 janvier dernier. Les signataires de cet accord, le Medef en tête, ont demandé que ce texte soit repris tel quel pour être transformé en une loi, elle-même présentée au Parlement en procédure d’urgence. Quelle urgence y avait-il à imposer une loi qui asservit l’ensemble du salariat de ce pays ? » Cet accord, discuté uniquement sur les propositions du patronat, conduit à la fin du contrat de travail, qu’il soit à durée déterminée ou indéterminée par un accord de gré à gré entre le salarié et le patron.

Accord gagnant-perdant puisque la durée du temps de travail et le salaire seraient modulables, à la hausse d’un côté et à la baisse de l’autre ». Cela conduit à la fin du Code du Travail, des Conventions Collectives et à terme du statut dans la Fonction Publique. Cela conduit à la mort de l’ensemble des normes et conventions sociales qui donnent encore des droits aux salariés et règlementent les devoirs du patronat.

Cela conduit à la fin des Conseils de Prud’hommes, seule juridiction qui règle les litiges dus au travail et à sa réglementation.

Cela conduit à la liquidation de la Sécurité Sociale et du système des retraites telles qu’on le connaît actuellement, avec la mise en place d’assurances privées pour la santé et les pensions. Les grands groupes d’assurance et de prévoyance se frottent les mains.

Que devient la démocratie lorsque la presque totalité des amendements proposés par les députés Front de Gauche sont refusés et que le gouvernement oblige le Sénat à procéder à un vote bloqué ?

Cette loi sur la prétendue sécurisation de l’emploi, SARKOZY l’a rêvée. François HOLLANDE l’a fait voter.

Loi d’amnistie des syndicalistes

16 mai, l’Assemblée nationale aura à se prononcer sur le projet de loi adopté par le Sénat portant amnistie des faits commis à l’occasion de mouvements sociaux et d’activités syndicales et revendicatives.

Je cite quelques exemple des faits ayant motivé des condamnations :

Pierre COQUAN, secrétaire de l’Union départementale CGT du Rhône, accusé d’avoir distribué des tracts à un péage autoroutier, Agathe MARTIN, militante CGT à PSA Aulnay, accusée d’avoir « invectivé » un huissier, Sébastien MIGLIORE, membre de l’Union locale CGT d’Alès, accusé d’avoir blessé un CRS avec un jet d’oeuf. Xavier MATHIEU, délégué CGT de Continental Clairoix, accusé de dégradations de sous-préfecture et refus de prélèvement ADN.

J’ajoute à ces quelques noms Guilhaine RAFFIN, secrétaire générale de l’Union départementale CGT d’Eure-et-Loir, condamnée à verser à la Ville de Chartres 8816,61€ plus 500 € en application de l’article 775-1 du Code de procédure pénale, cela pour avoir soit disant collé sur des bâtiments publics des autocollants dénonçant la décision de la ville d’expulser les organisations syndicales de la Bourse du travail. Guilhaine RAFFIN n’a pas mis elle-même ces autocollantes. Les vidéos montrent seulement qu’elle était à proximité des lieux. Guilhaine a seulement refusé de donner les noms des personnes filmées. Non seulement, la condamnation est inconcevable sur le principe mais totalement disproportionnée par rapport aux faits reprochés.

Les militants syndicaux condamnés sont tout simplement coupables de solidarité, coupables d’avoir lutté contre une violence bien réelle : celle des licenciements, coupables d’avoir exprimé leur colère par des mots, coupables d’avoir défendu le droit syndical.

Sur ce dernier point, vous savez pertinemment que les maires de Chartres et de Châteauroux ont entamé une procédure d’expulsion des organisations syndicales des Bourses du travail de ces deux villes.

Le Conseil Économique Social et Environnemental Régional en sa séance du 11 février a adopté un vœu dénonçant les procédures d’expulsion engagées par les Maires de Chartres et de Châteauroux. A propos du syndicalisme, ce vœu rappelle : « Sa contribution active dans la Résistance et la Libération de la France de l’occupation nazie, a constitué un facteur essentiel de la généralisation de la mise à disposition des locaux prenant l’appellation de Bourses du Travail, Maison du Peuple, Maison des Syndicats dès1945 et étendu après le printemps 68 ».

Le Conseil Régional a également adopté un voeu dans le même sens que celui du CESER. Les Conseillers régionaux de votre parti l’ont voté.

Tous les députés de la Région Centre ont été sollicités par le Comité régional CGT. Dans le Cher, seul Nicolas SANSU, député du Front de Gauche est intervenu auprès du Ministre du Travail pour demander que le droit des organisations syndicales à être logés par les collectivités locales soit respecté. Qu’avez-vous fait ? Rien à notre connaissance.

Dans le département comme ailleurs, vous le savez bien, chaque tentative d’implantation d’un syndicat CGT dans une entreprise est systématiquement contestée. En cas de licenciement d’un militant syndical, le mieux qui est obtenu de la justice, ce sont des indemnités de licenciements après des mois voire des années de procédure. Aucun de ces patrons délinquants au regard du Code du travail n’a été condamné au pénal. Pas besoin de loi d’amnistie pour eux.

Je vous rappelle qu’avant que vous ne soyez réélu député, vous avez eu à défendre un militant CGT de l’imprimerie BUSSIERE à Saint-Amand-Montrond, accusé par son patron d’avoir détourné 400 € du comité d’entreprise.

Vous vous souvenez certainement qu’en réalité, l’employeur refusait au comité d’entreprise les moyens de fonctionner normalement c’est-à-dire, un local sécurisé et une ligne téléphonique. Notre camarade était obligé d’utiliser sa ligne téléphonique personnelle pour assumer son mandat d’élu au C.E. et a commis une petite erreur dans la répartition de ses communications personnelles et celles pour le CE.

Vous avez défendu notre camarade avec compétence et opiniâtreté. La procédure judiciaire a été accompagnée à chaque étape par des débrayages massifs du personnel de l’entreprise et de rassemblements devant le tribunal le jour de l’audience. La relaxe de notre camarade a été gagnée de haute lutte. Et si nous avions échoué, ne croyez-vous pas qu’il aurait été justice qu’il soit amnistié ? Concernant le projet de loi d’amnistie, le président de la République a appelé le groupe socialiste à ne pas le voter, répondant ainsi favorablement à la demande du Medef !

Nous ne vous avons pas entendu protester contre cet appel honteux d’un président de la République se prétendant de gauche. Allez-vous le faire d’ici le 16 mai et ce jour-là quel sera votre vote ?

Ces pressions du président de la République pour empêcher que la loi d’amnistie en faveur des syndicalistes ne soit votée sont finalement parfaitement cohérentes avec ses propos tenus aux Assises de entrepreneuriat.

Le président de la République semble bien plus préoccupé de « séduire » le patronat. Selon l’article de Libération du 29 avril , le souci de François HOLLANDE est de « dissiper les tensions apparues avec les patrons à l’automne ». Par contre, rien dans l’actualité ne montre que le Président se préoccupe de l’attente des salariés. L’idée du Président de « formater » les jeunes dès la 6è aux conceptions du patronat si l’on en croit cet article de Libération fait froid dans le dos : « M. Hollande a annoncé un programme sur l’entrepreneuriat « de la sixième à la terminale », en insistant sur l’intérêt de laisser les chefs d’entreprise accéder aux établissements scolaires pour attirer les jeunes dans l’entreprise ».

Et les valeurs du syndicalisme dans tout ça ? On tourne carrément le dos à l’école de la République dont la mission est de former des citoyens et non pas des sujets du patronat, des citoyens connaissant les différents courants de pensée, l’histoire de France dont le syndicalisme fait aussi partie. Aujourd’hui encore, la République s’arrête à la porte de l’entreprise. Avec de telles conceptions de la part du chef de l’ État, elle n’est pas prête d’y entrer.

Politique énergétique

Là encore, bel exemple de démocratie. Le 1er ministre annonce dans son 1er discours à l’Assemblée nationale la décision du gouvernement de réduire à 50 % la part du nucléaire dans la production de l’électricité. Ensuite il est annoncé un débat public sur la transition énergétique. « Je décide et ensuite je consulte ».

Pour réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité sans priver d’énergie les usagers et pas davantage l’industrie (donc l’emploi), il faut des moyens de substitution à la hauteur, cela ne s’improvise pas mais tout est flou. Dans la foulée de cette annonce, le gouvernement a décidé unilatéralement de la fermeture de la Centrale de Fessenheim sans se préoccuper de moyens de production de substitution à la hauteur. Décision politicarde, bien plus que politique, marchandage électoral entre votre parti et EELV. Je note d’ailleurs que dans les discussions pré électorales entre le Parti socialiste et les Verts, s’il est question de sortir du nucléaire civil, la sortie du nucléaire militaire n’est jamais à l’ordre du jour. Pourtant, l’énergie nucléaire civile est utilisée pour la production d’électricité dans le but de répondre aux besoins de la population et de l’économie, ce n’est pas une énergie conçue pour tuer. Certes, c’est une énergie qui nécessite tous les moyens pour assurer sa sûreté et le respect de l’environnement. En revanche, l’arme nucléaire est conçue à des fins de destruction massive. Elle est inefficace pour assurer la défense de la France. Bien d’autres pays économiquement développés ne se sont pas dotés de la bombe atomique bien que disposant d’une défense nationale moderne. De plus, si l’on se préoccupe à juste raison de la sûreté de nos centrales, qui nous prouve que les bombes nucléaires que nous détenons sur notre sol sont sûres ? Pour en revenir à Fessenheim, heureusement, la mobilisation des personnels et des élus des collectivités locales environnantes met le gouvernement que vous soutenez en grande difficulté sur ce dossier. Si la réalité impose au gouvernement une révision de sa décision, le problème n’est pas résolu pour autant : le parc nucléaire est vieillissant. Si des mesures ne sont pas prises avec les investissements publics nécessaires pour des réacteurs de nouvelle génération, plus sûrs, plus économes en combustible, moins générateurs de déchets, nous allons dans le mur avec des coupures d’électricité pour cause d’insuffisance de production.

Parlons de la centrale électrique au charbon d’Hornaing (Nord). La logique voudrait qu’elle soit intégrée à EDF mais non, elle fait partie du groupe privé allemand EON, lequel a décidé de sa fermeture.

Heureusement, grâce à leur lutte, les salariés mobilisés par la CGT et FO ont obtenu du tribunal le redémarrage de cette centrale. C’est encore grâce aux salariés. Qu’a fait pour cela le gouvernement que vous soutenez ? Rien. Quel député de votre groupe est intervenu à l’assemblée pour poser ce problème ? Aucun à ma connaissance. Plutôt que de brader ces entreprises au privé qui les abandonne ensuite, ne ferait-on pas mieux de les intégrerà EDF et d’investir dans le captage du CO2 pour en faire des centrales propres ? Cela demanderait unevolonté politique du pouvoir en place. Le rôle des députés est-il de se contenter de soutenir par discipline la majorité à laquelle ceux-ci appartiennent ou est-il de se battre pour faire avancer les choses ?

Quand on voit le laxisme du gouvernement face aux multinationales qui cassent notre industrie, c’est la décroissance qui s’annonce. Toujours selon les propos du président de la République tenus devant les patrons et rapportés par Libération le 29 avril, « ce sont les entreprises qui créent la richesse, l’activité et donc l’emploi ». Faux, c’est le travail des salariés qui produit les richesses nécessaires au financement du social et des services publics, c’est le travail des salariés qui produit de la valeur ajoutée et particulièrement dans l’industrie. Il n’existe pas dans le monde, de pays développé sans industrie développée. Une industrie propre oui, mais une industrie quand même. Le problème est que c’est le patronat qui empoche l’essentiel des richesses produites par les salariés en gonflant les dividendes au maximum au détriment de l’emploi et des salaires.

L’exemple d’ArcelorMittal est encore là pour le prouver : le groupe a décidé de la fermeture des hauts fourneaux. C’est pourtant l’un des sites ArcelorMittal les plus rentables d’Europe du Nord, selon un document du groupe. Là encore, nous avons assisté à un manque de volonté manifeste de notre gouvernement à défendre ce qui restait encore de notre sidérurgie ainsi qu’à une parodie de démocratie de la part du premier ministre. Alors que le Ministre de la relance industrielle avait proposé une nationalisation temporaire, le temps de retrouver un repreneur fiable, proposition qui avait l’aval des organisations syndicales, le premier ministre a décidé de négocier seul avec le PDG, c’est-à-dire en passant par-dessus la tête du ministre concerné et surtout sans inviter les organisations syndicales autour de la table.

C’est un mépris envers le syndicalisme, c’est une trahison qui est confirmée aujourd’hui.Qu’a donc fait le groupe socialiste à l’Assemblée nationale et vous-même qu’avez-vous fait ?

Parlons de la retraite.

Sous la présidence de Nicolas SARKOZY, la possibilité de partir en retraite à taux plein a été abolie. Il faut partir maintenant plus tard. On entend dire maintenant que le gouvernement va proposer une nouvelle réforme des retraites pour que nous partions désormais à 65 ans. Encore une fois, SARKOZY en a rêvé mais n’y est pas parvenu au cours de son mandat. François HOLLANDE se prépare à le faire et cela toujours avec les mêmes arguments que le patronat et la droite : « il n’y a pas assez d’argent pour financer les retraites et les actifs ne sont plus assez nombreux pour les payer ». Pourtant, nos entreprises n’ont jamais été aussi productives et l’argent coule à flot pour les actionnaires des grandes entreprises. Il y a en France largement de quoi financer les retraites, une sécurité sociale de haut niveau, des services publics dignes de ce nom en prenant l’argent là où il y en a réellement mais c’est encore et toujours aux mêmes qu’on impose des sacrifices : les salariés.

Les retraites, la sécurité sociale, les nationalisations, la médecine du travail, les comités d’entreprise etc., tout cela a pourtant été réalisé à une époque où la France était exsangue, dévastée par la guerre, à une époque où tout était à reconstruire : la fin de la deuxième guerre mondiale.

Il faut dire qu’à cette époque, c’est le programme du Conseil National de la Résistance qui a été mis en oeuvre. Programme qui avait été conçu auparavant par des femmes et des hommes courageux, bravant la Gestapo et la police de Vichy. Ils ne se sont pas contentés de se battre pour la libération de la France, ils ont su concevoir un programme audacieux et totalement novateur.

Il faut dire aussi qu’à la création du Conseil National de la Résistance, il y avait tous les syndicats, tous les partis politiques mais un grand absent : le patronat. Celui-ci s’est opposé de toutes ses forces à la mise en place de ce programme mais il y avait une volonté politique en face pour lui résister. Il y avait des députés qui se battaient. Cette volonté qui devrait habiter un gouvernement véritablement de gauche n’habite pas celui d’aujourd’hui.

Le patronat n’en démord toujours pas. Vous souvenez vous des propos de Denis KESSLER alors viceprésident du MEDEF, le 8 octobre 2007 ? : "Le gouvernement doit défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance".

Je suis au regret de constater qu’aujourd’hui, par manque de courage ou parce que croyant qu’il n’y a pas d’autre voie que celle du capitalisme ultralibéral, le gouvernement, après celui de SARKOZY, continue dans ce sens car enfin, les seules grandes avancées sociétales (par exemple le mariage pour tous) que nous devons au gouvernement actuel, ne coûtent pas un centime au patronat.

Parlons du secteur public, propriété de la Nation.

Bien qu’ayant subi un sérieux coup de canif, certaines entreprises sont encore dans les mains de l’Etat mais le premier ministre ne vient-il pas d’annoncer que le gouvernement, pour dégager de l’argent frais, allait vendre une partie des parts qu’il détient dans les grandes entreprises où il est présent voire majoritaire ? Si l’Etat a besoin d’argent frais et il en a besoin, ce n’est pas en bradant les moyens de peser sur l’économie (exemple EDF SA et GDF SUEZ, - EDF et GDF avant l’ouverture du capital), mais en cessant de donner de l’argent au patronat sous forme d’aides financières, d’allégements de cotisations sociales, de crédits d’impôts, mesures qui n’ont absolument jamais eu d’effet positif sur l’emploi.

Il faut au contraire ponctionner les dividendes, créer un pôle public financier et d’investissement pour financer les grands travaux, faire revenir dans le secteur public les secteurs clés de l’économie, autrement dit, procéder à des renationalisations. Bien sûr, cela suppose de résister au mur de l’argent, au dictat de la Commission de Bruxelles imprégnée jusqu’à la moelle du dogme du capitalisme ultralibéral.

Que dire du droit de vote des immigrés ? Remis à plus tard alors que ces populations participent à la vie des collectivités locales largement autant que le reste de la population, qu’elles payent des impôts alors que certaines personnes très aisées n’en payent pas ou s’arrangent pour en payer moins tout en prônant l’austérité pour les moins riches (voyez l’actualité).

Nous venons de commémorer l’abolition de l’esclavage. Si ce qui fut un crime contre l’humanité commis par la France et d’autres pays d’Europe pendant deux siècles est maintenant aboli, il n’en reste pas moins que le racisme est un fléau dans notre pays. La suppression du mot « race » dans la Constitution était une promesse de campagne du candidat François HOLLANDE, que je le rappelle, vous avez soutenu dès l’annonce de sa candidature à la présidence. La commémoration de l’abolition de l’esclavage aurait été une occasion de donner un signe fort dans ce sens. Occasion ratée une fois de plus. A l’Elysée, on a assuré que cet engagement n’était « pas enterré », tout en expliquant qu’il ne pouvait être inséré dans le premier train de réformes constitutionnelles prévu fin juillet.

Une des conséquences de la politique menée aujourd’hui est qu’une partie grandissante des électeurs se dit dégoutée de la politique et se réfugie dans l’abstention. Une autre partie, si elle entend encore voter, penche pour la peste brune : le Front National. Ne soyons donc pas étonnés quand certains sondages annoncent que si des élections présidentielles avaient lieu aujourd’hui, LE PEN serait devant François HOLLANDE. Il faut donc s’attaquer à la crise mais pas en imposant l’austérité qui nous enfonce un peu plus dans cette crise mais en relevant les salaires de façon substantielle, en mettant en place un programme social innovant, en reprenant la main sur l’économie et non pas en se soumettant au marché.

Vous savez bien que c’est par les élections qu’Hitler est arrivé au pouvoir et cela en pleine crise économique. Comme l’a dit Berthold BRECHT après la défaite du nazisme : «  Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde. » Cette citation est malheureusement toujours d’actualité dans le monde et en particulier en France.

J’en termine ici Monsieur le Député même si j’aurais bien d’autres points à aborder. Peut-être allez-vous me répondre, peut-être pas. Vous allez peut-être me rétorquer que je vous ai interpellé sur des sujets dont certains ne sont pas de votre circonscription, donc pas de votre compétence. Je vous rappelle que si vous êtes député de Bourges Saint-Amand, ce n’est qu’en raison du mode d’élection. Être député, c’est disposer d’un mandat national, pour voter des lois et cela pas forcément dans le sens de ce qu’attend le gouvernement mais dans le sens de ce qu’attend le Peuple.

Ce Peuple avait décidé d’en finir avec la politique de Nicolas SARKOZY, il ne vous a pas élu pour la poursuivre.

Veuillez agréer, Monsieur le Député, mes salutations distinguées.

Jean-Pierre PLANSON

Dans la même rubrique

0 | 4 | 8 | 12 | 16 | 20 | 24 | 28 | 32 | ...